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Trois synagogues et le Mémorial de la Shoah à Paris aspergés de peinture verte à Paris, colère d'Israël

Trois synagogues et le Mémorial de la Shoah à Paris aspergés de peinture verte à Paris, colère d'Israël

Le Mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant ont été aspergés de peinture verte dans la nuit de vendredi à samedi à Paris, suscitant l'"indignation" et la condamnation de personnalités politiques de tous bords, et la colère d'Israël.

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Au pied de la façade du restaurant de la communauté juive "Chez Marianne", un pot de peinture entamé a été retrouvé. Des jets de peinture ont également été constatés sur la synagogue des Tournelles, sur celle d'Agoudas Hakehilos, ainsi que sur le Mémorial de la Shoah, tous dans le 4e arrondissement de la capitale. Aucun message, ni revendication n'a été découvert à ce stade.

Les faits ont été constatés par les policiers lors de leurs patrouilles vers 05h15 samedi matin.

Les images de vidéosurveillance du Mémorial ont montré une personne vêtue de noir en train de taguer vers 4H30. Un homme vêtu de sombre a également été filmé par une caméra de surveillance de la synagogue des Tournelles, peu avant 4H00. Les images de deux hommes (un aspergeant de la peinture et le second le filmant) ont été captées par une caméra de surveillance de la seconde synagogue du 4e arrondissement.

 

Sollicité par l'AFP, le parquet de Paris a confirmé avoir chargé la Sûreté territoriale d'une enquête pour "dégradations commises en raison de la religion" à la suite de la découverte de jets de peinture verte sur ces cinq lieux.

- "Tristesse" et "indignation" -

"Beaucoup de tristesse et d'indignation en voyant ce matin ces images de lieux juifs qui ont été dégradés", a réagi auprès de l'AFP le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi.

L'ancien président socialiste François Hollande a jugé cet acte "inacceptable, insupportable". "L'antisémitisme n'a pas sa place dans notre République", a-t-il asséné.

La ville de Paris va porter plainte, a assuré la maire PS Anne Hidalgo, en "(condamnant) avec la plus grande force ces intimidations".

Sur le réseau social X, le ministre de l'Intérieur et président des LR Bruno Retailleau a dit son "immense dégoût devant ces actes odieux qui visent la communauté juive".

La députée européenne de La France insoumise Manon Aubry a fait part aussi de son "dégoût face à ces actes antisémites". "Le racisme est un poison. L'unité du peuple son antidote", a-t-elle ajouté.

Ces dégradations "sont de toute évidence la signature de l'antisémitisme qui se déchaîne dans notre pays", a estimé le président du Rassemblement national Jordan Bardella.

Le président israélien, Isaac Herzog, s'est dit samedi soir "consterné" par "l'attaque contre des institutions juives" à Paris, soulignant que son arrière-grand-père avait été le premier rabbin de l'une des synagogues concernées.

"Horrifiée" par cette "attaque antisémite coordonnée", l'ambassade d'Israël en France a relevé les tensions entre les deux pays actuellement à propos de la situation à Gaza. "Nous ne pouvons ignorer la discorde problématique observée ces deux dernières semaines chez certains dirigeants et élus", a-t-elle écrit dans un communiqué.

- "Plus de 60% des actes antireligieux" -

"Je pense aux Justes" et "à ceux qui ont sauvé les juifs pendant la guerre et j'ai honte pour notre temps. Je ne veux pas de ce que devient la France. Nous valons mieux que cela", a considéré le chef des députés LR Laurent Wauquiez.

"Ingérence ou pas, manipulation ou pas, le geste est antisémite et cherche à désigner les Français juifs", a estimé le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

SOS Racisme a également jugé "intolérable" cette "action aux relents antisémites qui cite explicitement les Justes".

Il y a un an, en mai 2024, des "mains rouges" avaient été peintes sur le Mur des Justes, au Mémorial de la Shoah. Trois Bulgares ont été écroués dans cette affaire. Les tags représentant des "mains rouges", symbole pouvant être lié au lynchage de soldats israéliens à Ramallah en 2000, ont été analysés par les services de sécurité comme une opération d'ingérence de la part de Russophones.

Dans un télégramme adressé aux préfets vendredi et consulté par l'AFP, Bruno Retailleau avait demandé un renforcement des mesures de sécurisation de la communauté juive à l'occasion de la fête de Chavouot du dimanche 1er juin au soir au mardi 3 juin au soir.

Il avait expliqué ces mesures par la "persistance des tensions au plan international, en particulier au Proche-Orient". Le ministre avait relevé en outre que "les actes antisémites représentant plus de 60% des actes antireligieux, la communauté juive était particulièrement exposée".

sm-juc-clw-chl-are/asl/alh

H.Gallo--IM