

La Grèce en lutte contre des incendies en Crète et près d'Athènes
Les pompiers grecs luttaient contre les flammes jeudi dans le sud-est de l'île de Crète, qui ont entraîné l'évacuation par précaution de quelque 5.000 personnes, mais aussi près d'Athènes, selon les autorités.
Dans la Turquie voisine, deux incendies faisaient également rage dans la province touristique d'Izmir.
A une trentaine de kilomètres à l'est d'Athènes, près du port de Rafina, actif notamment pour les ferries à destination de certaines îles touristiques, un feu s'est déclaré jeudi après-midi, attisé par les vents importants qui soufflent dans cette zone périurbaine.
"D’importants moyens terrestres et aériens luttent pour contenir l’incendie", a annoncé Vassilios Vathrakoyannis, porte-parole des pompiers lors d'un point-presse, avec 170 pompiers déployés, 48 véhicules, 17 avions et 7 hélicoptères.
Quelque 300 personnes ont été évacuées et 51 secourues, a-t-il indiqué.
Il a également prévenu que les prochains jours "s'annoncent difficiles" en Grèce en raison d'une hausse des températures attendue associée à des vents violents, notamment dans la région d'Athènes.
En Crète, l'une des principales destinations touristiques de Grèce, l'incendie qui s'est déclenché mercredi dans des broussailles a poussé les autorités à évacuer "3.000 touristes et 2.000 habitants dans la nuit de mercredi à jeudi", a assuré le président de l'Union des hôteliers de la région, Yorgos Tzarakis, à l'AFP.
"Six hôtels et de nombreuses chambres louées par des touristes ont été évacués" dans la région autour de la ville côtière de Iérapetra, selon lui.
"La plupart des touristes ont été transférés dans le nord de l'île", la plus grande de Grèce, a-t-il ajouté, joint par téléphone.
- Message d'urgence -
Près de Rafina, les fumées se sont répandues jusqu'aux abords de l'aéroport international d'Athènes sans toutefois perturber le trafic aérien.
La télévision publique ERT a diffusé des images de maisons brûlées tandis que Dimitris Markou, le maire des communes de Spata-Artemis touchées par le feu avançait le chiffre de "5 à 6 maisons incendiées et des véhicules".
"La situation est très difficile", a également assuré l'élu de ces communes proches de l'aéroport, à l'agence de presse ANA. "Le front de feu est vaste. Les vents changent de direction", a-t-il ajouté. "Nous livrons une grande bataille avec toutes nos forces pour que l’incendie soit maîtrisé avant la tombée de la nuit".
La route principale en direction d'Athènes a été bloquée à la circulation, et selon ERT, les autorités portuaires ont interdit à un ferry d'accoster.
Dans la Turquie voisine, deux incendies ravagent les forêts depuis mercredi soir de part et d'autre de la ville d'Izmir, poussés par des vents changeants de plus de 85 km/h qui compliquent le travail des pompiers, selon les responsables locaux.
En Crète, des renforts ont été envoyés d'Athènes pour aider les pompiers locaux dont la tâche est rendue difficile par l'intensité des vents qui soufflent sur la région.
Quelque 270 pompiers, 10 hélicoptères et des drones luttent contre les flammes, selon les pompiers.
- Terrain accidenté -
La lutte contre le feu est rendue particulièrement difficile par le terrain accidenté et aride dans cette partie de la plus grande île de Grèce.
Selon des médias, des maisons et des cultures, en particulier des serres, ont été endommagées dans cette région productrice de légumes et de fruits.
Outre l'agriculture, Iérapetra qui compte 23.000 d'habitants, est une station balnéaire. Comme sur le reste de l'île, la saison touristique bat son plein.
Le mois de juillet est chaque année "le plus chaud de l'été et le risque d'incendie est toujours très fort", a souligné le porte-parole des pompiers grecs.
Au cours des dernières 24 heures, 40 incendies de végétation et de forêt se sont déclarés, selon M. Vathrakoyannis.
La Grèce a jusqu'ici été épargnée par la canicule qui frappe une partie de l'Europe, en particulier l'Espagne, le Portugal et la France.
Mais à partir de ce weekend, les températures vont grimper et atteindre jusqu'à 43°C dans certaines régions, selon les prévisions météorologiques de la chaîne ERT.
Le risque d'incendies reste lui aussi très élevé vendredi dans plusieurs régions, dont celle d'Athènes, l'Attique.
Située dans le sud-est de l'Europe sur la Méditerranée, la Grèce est particulièrement vulnérable aux incendies chaque été, alimentés par des vents violents, la sécheresse et des températures élevées.
Quelque 45.000 hectares avaient été brûlés, selon le WWF Grèce et l'Observatoire national d’Athènes.
Mais 2023 reste l'année la plus destructrice en terme de superficie brûlée avec près de 175.000 hectares partis en fumée et 20 morts.
N.Tornincasa--IM