

Trump menace d'une nouvelle volée de droits de douane
Le président américain Donald Trump a montré mardi qu'il n'avait pas l'intention d'adoucir sa politique douanière, en disant vouloir imposer de nouvelles surtaxes, cette fois sur les produits pharmaceutiques et le cuivre importés.
Répondant à des questions de journalistes en plein Conseil des ministres, le chef de l'Etat a dit qu'il envisageait d'imposer une surtaxe de 200% sur les produits pharmaceutiques.
Il a ajouté qu'il attendrait au moins un an pour la mettre en place, pour laisser aux entreprises le temps de construire des usines sur le sol américain.
Pour le cuivre, ce sera 50%, a-t-il lancé, sans donner d'échéance précise.
Dans la foulée, le cours de ce métal s'est envolé de plus de 10% à New York, dépassant son sommet historique.
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le milliardaire républicain a fait des droits de douane un axe central de sa politique économique: levier de négociation pour obtenir des concessions de l'extérieur, moyen de défendre l'industrie nationale ou encore source de nouvelles recettes publiques.
Il a déjà instauré des droits de douane spécifiques sur certains secteurs (50% sur l'acier et l'aluminium, 25% sur l'automobile) et une surtaxe plancher de 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis.
Il compte relever cette surtaxe à compter du 1er août pour pénaliser encore plus les exportations de dizaines de pays ayant un excédent commercial avec les Etats-Unis.
"Il n'y aura pas de changement de date" et "aucun délai ne sera accordé", a assuré mardi M. Trump sur sa plateforme Truth Social.
- Des taxes au courrier -
Le président américain a commencé lundi à envoyer des lettres à des partenaires commerciaux des États-Unis, principalement en Asie, pour annoncer le sort qui leur sera réservé.
Quatorze pays connaissent ainsi le montant de la surtaxe qu'il leur a concoctée: de +25% (Japon, Corée du Sud, Tunisie notamment) à +40% (Laos et Birmanie) en passant par +36% (Cambodge et Thaïlande).
Parmi les quatre pays non-asiatiques destinataires d'un courrier, l'Afrique du Sud est visée par une surtaxe de 30%.
Son président Cyril Ramaphosa a fait savoir mardi dans un communiqué qu'il allait "poursuivre les efforts diplomatiques" avec Washington.
Il s'inquiète notamment des répercussions sur la production locale d'agrumes.
D'autres lettres seront envoyées "aujourd'hui, demain, et dans les prochains jours", a prévenu le président Trump mardi sur Truth Social.
Il a ensuite déclaré, lors du Conseil des ministres, que l'Union européenne (UE) recevrait sa lettre "probablement d'ici deux jours".
Selon lui, le bloc de 27 pays européens se comporte "très gentiment" ces derniers temps.
- Qu'ils "baissent encore plus" -
La date de début de collecte initialement prévue pour les surtaxes individualisées était le 9 juillet, mais M. Trump a signé lundi un décret pour la repousser au 1er août.
Il avait dans la foulée laissé planer un doute sur la réalité de cette nouvelle échéance: "Je dirais qu'elle est ferme, mais pas ferme à 100%", avait-il dit à la presse.
Mardi, il a affirmé que son intention avait toujours été de collecter à compter du 1er août ces droits de douane punitifs sur les produits en provenance des pays exportant plus vers les Etats-Unis que l'inverse.
Dans ses lettres, M. Trump assure que toute riposte sera sanctionnée par une surtaxe additionnelle de même ampleur.
Le Cambodge a estimé mardi que le fait que la surtaxe le visant ait baissé depuis avril (passant de 49% à 36%) constituait une "grande victoire" même s'il espère la réduire davantage.
Dans le cas contraire, Sreymom, une ouvrière textile de la capitale cambodgienne Phnom Penh, craint de voir les commandes baisser et de perdre son travail. "Je veux que les droits baissent encore plus", a-t-elle lancé à l'AFP.
C.Abatescianni--IM