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La croissance britannique s'essouffle à deux semaines du budget
La croissance britannique s'essouffle à deux semaines du budget / Photo: Darren Staples - POOL/AFP/Archives

La croissance britannique s'essouffle à deux semaines du budget

L'économie britannique a marqué le pas au troisième trimestre, le PIB ne progressant que de 0,1%, un nouvel accroc pour le gouvernement travailliste à deux semaines de son budget, où des hausses d'impôts et des coupes dans les dépenses sont attendues.

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Ce chiffre, publié par jeudi par l'Office national des statistiques (ONS), fait suite à une croissance inattendue de 0,7% au premier trimestre, puis à un fort ralentissement, à 0,3%, sur les trois mois suivants? notamment à cause des droits de douane de Donald Trump.

Cette croissance, inférieure aux attentes des analystes interrogés par Bloomberg, qui tablaient sur 0,2%, accroît un peu plus la pression sur la ministre des Finances Rachel Reeves, qui a promis d'équilibrer les comptes publics sans étouffer une économie à la peine et présente son projet de budget le 26 novembre.

Or, une croissance aussi faible limite ses marges de manœuvre, en freinant les recettes fiscales et la capacité à financer les dépenses publiques.

"Cela brosse le tableau d'une économie qui a démarré l'année 2025 en force, mais qui perd aujourd'hui beaucoup de son élan", souligne Lindsay James, analyste chez Quilter, pour qui le budget sera "crucial pour la suite".

- "Assainissement budgétaire" -

"L'incertitude quant à d'éventuelles hausses d'impôts et les rumeurs persistantes selon lesquelles les employeurs seraient à nouveau visés (...) risquent d'étouffer la fragile confiance des entreprises et de faire grimper le chômage", estime-t-elle.

La presse britannique spécule aussi depuis des semaines sur une possible hausse de l'impôt sur le revenu, qui viendrait compromettre une promesse formulée par les travaillistes avant leur retour au pouvoir en juillet 2024.

Mme Reeves a longtemps balayé l'hypothèse, avant d'évoluer peu à peu dans sa rhétorique, jusqu'à laisser entendre que cette hausse était possible, sans quoi il serait nécessaire d'effectuer des "coupes profondes" dans les investissements publics, compromettant les espoirs de croissance à long terme.

Elle a promis jeudi dans un communiqué, en réaction à ces chiffres, qu'elle prendrait "les décisions équitables qui s'imposent pour bâtir une économie forte".

"S'assurer que le prochain budget soutienne la croissance plutôt qu'elle ne l'entrave (...) n'est pas une mince affaire compte tenu de l'ampleur de l'assainissement budgétaire attendu", souligne cependant James Smith, du think tank Resolution Foundation.

- Effet d'une cyberattaque -

L'économie britannique s'est même contractée de 0,1% en septembre, affectée notamment par la violente cyberattaque qui a contraint le constructeur Jaguar Land Rover à stopper sa production pendant un mois, au détriment aussi de sa chaîne de production.

Outre cette croissance stagnante, le gouvernement doit composer avec une inflation élevée, à 3,8% sur un an en septembre, et un chômage au plus haut depuis la pandémie, avec un taux de 5% au troisième trimestre.

La présentation du nouveau budget constitue donc une échéance décisive pour l'équipe du Premier ministre Keir Starmer, au plus bas dans les sondages et contesté jusque dans son camp, au moment où le parti d'extrême droite Reform UK caracole en tête des intentions de vote.

Un recul sur une promesse de campagne aussi symbolique que l'impôt sur le revenu viendrait encore obscurcir l'horizon politique des travaillistes, qui ont déjà pâti des fortes hausses de cotisations patronales et des nombreuses coupes budgétaires annoncées l'an passé.

Le gouvernement devrait dès lors tenter de compenser ses mauvaises nouvelles budgétaires par des annonces sociales comme la levée du plafond des allocations familiales, actuellement limitées à deux enfants, ou une baisse de la TVA sur les prix de l'énergie.

D.Lombardi--IM