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Face aux séismes, la Californie parie sur une méthode de prévention choc
Face aux séismes, la Californie parie sur une méthode de prévention choc / Photo: Frederic J. BROWN - AFP

Face aux séismes, la Californie parie sur une méthode de prévention choc

Cramponné à son siège dans un simulateur, Randy Baxter tente d'encaisser les secousses d'un tremblement de terre majeur. Mais les convulsions sont tellement violentes qu'elles envoient ses jambes valser en l'air.

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"C'était beaucoup plus fort que ce que j'imaginais", sourit le professeur de 62 ans, au sortir de ce camion de prévention, sur le campus de l'université de Californie à Fullerton, près de Los Angeles.

Une fois par an, l'engin réalise une tournée d'une semaine pour sensibiliser des milliers de Californiens, en répliquant les effets d'un séisme de magnitude 7.

Soit la puissance du fameux "Big One", qui pourrait causer 1.800 morts, 53.000 blessés et 200 milliards de dollars de dommages matériels, selon les projections de l'Institut américain de géophysique (USGS).

"C'est dingue. (...) Si on essaie de se lever, on va être projeté à travers la pièce et se blesser. Donc c'est presque mieux de juste s'accrocher", constate M. Baxter, pourtant habitué à ressentir des séismes d'intensité moyenne.

"S'abaisser, se protéger, s'accrocher": le slogan est martelé sur les prospectus distribués par les organisateurs. Car dans cet Etat américain comptant plus de 500 failles sismiques actives, tout le monde n'a pas les bons réflexes.

"Si vous courez hors de votre maison et qu'un arbre tombe sur vous, ce n'était probablement pas une bonne décision", explique Jon Gudel, un employé du bureau des services d'urgence de Californie (CAL OES).

- Désastre garanti -

En cas de tremblement de terre, "essayez de trouver quelque chose de solide, de préférence une table, glissez-vous dessous, couvrez votre tête et votre cou, et ensuite accrochez-vous à cette table jusqu'à ce que les secousses cessent", y compris les répliques, insiste-t-il.

Juchée sur la frontière entre les plaques tectoniques pacifique et nord-américaine, la Californie subit chaque année des milliers de séismes, la plupart trop faibles pour être ressentis. S'il est impossible de prédire quand le prochain désastre aura lieu, il n'en reste pas moins garanti.

"Voilà pourquoi c'est important d'être préparé", reprend M. Gudel.

Dans le camion, des photos choc rappellent les catastrophes subies par le "Golden State", du grand tremblement de terre de San Francisco, qui a détruit 80% de la ville en 1906, à celui de Northridge en 1994, qui a fait 72 morts à Los Angeles et provoqué l'effondrement de plusieurs autoroutes aériennes.

De quoi doucher l'enthousiasme de certains étudiants se croyant dans un mini-parc d'attractions.

Au sortir du véhicule, des professionnels leur rappellent l'importance d'avoir un sac dédié aux urgences, avec des vêtements, des médicaments, un kit de premier secours et un peu d'argent liquide.

- Séismes plus fréquents -

Ces préconisations résonnent d'autant plus fort que ces deux dernières années, plusieurs séismes d'une magnitude supérieure à 4 ont joué avec les nerfs des Californiens.

Andrea Okoh, qui vit le long de la fameuse faille de San Andreas, cicatrice terrestre s'étendant sur près de 1.300 kilomètres dans l'Etat, s'avoue ainsi "extrêmement inquiète".

A 36 ans, cette directrice des ressources humaines a fixé ses meubles au mur depuis qu'un séisme l'a réveillée en pleine nuit en janvier. Elle craint que l'augmentation de la fréquence des secousses ne signale l'imminence d'un désastre.

"Si la pression s'échappe de plus en plus, c'est évident que c'est parce qu'il y a quelque chose qui doit sortir", redoute-t-elle.

Mais sur son stand où elle explique avec une maquette la tectonique des plaques, Ashleigh Kuiroz rassure.

"Un petit tremblement de terre ne signifie pas qu'un plus grand va arriver", résume cette étudiante en géologie. Les récents séismes sont en revanche "un excellent rappel pour peut-être penser à préparer un kit de survie".

Les organisateurs recommandent également aux habitants, et même aux touristes, d'installer l'application "MyShake", capable d'envoyer une alerte quelques instants avant la propagation des tremblements.

"C'est important, parce que vous pourriez gagner des secondes vitales", souligne M. Gudel.

L.Amato--IM