

Pressions et menaces américaines contre le Hamas, JD Vance en Israël
Les Etats-Unis ont amplifié les pressions et les menaces mardi contre le Hamas palestinien, accusé de violer l'accord de cessez-le-feu à Gaza, le jour de l'arrivée du vice-président américain JD Vance chez l'allié israélien.
Le mouvement islamiste palestinien dément violer l'accord et affirme son "engagement" à le respecter. Il a annoncé son intention de rendre à 18H00 GMT les dépouilles de deux otages sur les 15 qu'il retient encore dans la bande de Gaza.
L'accord de cessez-le-feu, parrainé par le président Donald Trump, a paru vaciller après les violences meurtrières de dimanche à Gaza, les plus importantes depuis son entrée en vigueur le 10 octobre.
Aux termes de cet accord, le Hamas a libéré au 13 octobre les 20 otages vivants qu'il détenait depuis son attaque sans précédent contre Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre à Gaza. Il devait aussi rendre à cette date tous les corps d'otages, ce qu'il n'a pas fait arguant de difficultés pour trouver les dépouilles dans le territoire dévasté.
Après avoir averti lundi que le Hamas serait "éradiqué s'il ne respectait pas l'accord", M. Trump est revenu à la charge mardi.
"Nombre de nos désormais grands alliés au Moyen-Orient, et dans les zones alentour, m'ont explicitement et fermement (...) informé qu'ils accueilleraient favorablement l'occasion, à ma demande, d'entrer à Gaza en force et +redresser+ le Hamas s'il continuait à mal se conduire, en violation de leur accord avec nous", a-t-il dit.
"Il y a encore de l'espoir que le Hamas fera ce qu'il faut. S'ils ne le font pas, la fin du Hamas sera RAPIDE, TERRIBLE ET BRUTALE!", a ajouté Donald Trump sur sa plateforme Truth Social.
Son vice-président, accompagné de son épouse Usha, sont arrivés en Israël, où se trouvent depuis lundi Steve Witkoff et Jared Kushner, émissaires de Donald Trump.
- "L'accord tiendra" -
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a rencontré à Jérusalem le chef des services de renseignements égyptiens, a indiqué qu'il rencontrerait M. Vance mais sans préciser quand.
"Nous sommes déterminés à récupérer les corps de toutes les personnes détenues" malgré des "difficultés pour les extraire", a-t-il ajouté.
Dimanche, Israël a mené des frappes à Gaza en réponse, selon lui, à des attaques du Hamas qui a démenti les accusations de violation du cessez-le-feu. La Défense civile à Gaza a fait état de 45 morts et l'armée israélienne a déploré la mort de deux soldats.
"Le seul élément qui empêche Israël de ravager encore davantage Gaza, c'est Trump", souligne Mairav Zonszein, analyste au centre de réflexion International Crisis Group (ICG), pour qui le cessez-le-feu reste "très, très fragile".
"Les Israéliens sont heureux de la libération des otages (...) Ils ne veulent plus de roquettes, mais craignent que le Hamas se tienne toujours debout", ajoute-t-elle, soutenant que dans ce contexte, M. Netanyahu joue "sur deux tableaux".
"Il parle de paix (...) Mais en même temps, il bombarde Gaza et tente de nouveau de conditionner l'entrée d'aide", dit-elle.
- "Urgence absolue" -
Le maintien du cessez-le feu est "vital" pour "sauver des vies" dans la bande de Gaza, en proie à une catastrophe humanitaire, a affirmé le Programme alimentaire mondial (PAM) de l'ONU, appelant à l'ouverture de tous les points de passage vers le territoire palestinien pour l'entrée des aides .
Le PAM achemine actuellement de l'aide via Kissoufim (centre-est) et Kerem Shalom (sud), mais a besoin d'atteindre le nord de Gaza et réclame notamment en ce sens l'ouverture d'un autre passage.
Une étape ultérieure du plan Trump prévoit le retrait progressif des forces israéliennes dans la bande de Gaza, mais aussi le désarmement du Hamas. Le plan, en 20 points, exclut tout rôle du Hamas dans la gouvernance de Gaza.
L'attaque du 7 octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.221 personnes, en majorité des civils, selon un bilan établi par l'AFP à partir de données officielles.
L'offensive israélienne menée en représailles a fait 68.229 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas.
P.Conti--IM