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Roland-Garros: Loïs Boisson, rêver plus loin
Roland-Garros: Loïs Boisson, rêver plus loin / Photo: Alain JOCARD - AFP

Roland-Garros: Loïs Boisson, rêver plus loin

Inconnue du grand public et classée à une anonyme 361e place au classement mondial, Loïs Boisson s'est fait un nom en l'espace d'une semaine en atteignant les quarts de finale de Roland-Garros, une "étape" pour celle qui poursuit le rêve, fou, d'un titre à Paris.

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Arrivée sur la pointe des pieds Porte d'Auteuil grâce à une invitation des organisateurs, la terrienne de 22 ans au coup droit ravageur affrontera mercredi la Russe Mirra Andreeva (6e) pour une place dans le dernier carré.

Sur sa route, Boisson a éliminé la Belge Elise Mertens (24e mondiale) au premier tour, avant d'écarter les plus modestes Anhelina Kalinina (113e) et Elsa Jacquemot (138e). Seule Française en deuxième semaine, elle a laissé sa marque sur l'édition 2025 en écartant contre toute attente lundi la N.3 mondiale, l'Américaine Jessica Pegula.

Première Tricolore, hommes et femmes confondus, à rallier les quarts de finale depuis 2017, elle est aussi la première Française ayant bénéficié d'une "wild card" à atteindre ce stade de la compétition depuis Mary Pierce (titrée deux ans plus tôt) en 2002.

"Je n'y aurais pas cru si on m'avait dit ça il y a deux semaines", s'est enthousiasmée la jeune Française, assoiffée de trophées. "J'espère aller plus loin et même gagner", a-t-elle lâché après sa victoire sur Pegula, les quarts de finale n'étant qu'"une étape".

"En deuxième semaine, il y a 16 vainqueurs potentiels. Il faut y croire. C'est le début d'un nouveau tournoi", juge aussi Nathalie Dechy, demi-finaliste à l'Open d'Australie en 2005.

- Grave blessure à un genou -

Fille de l'ancien basketteur de l'Asvel Yann Boisson, la Dijonnaise a débuté le tennis à huit ans. Début 2021, à 17 ans, elle débarque sur le circuit principal à l'occasion du tournoi WTA 250 de Lyon.

Éliminée lors des qualifications de Roland-Garros en 2021, 2022 et 2023, elle faisait figure de très sérieuse candidate à une invitation pour le tableau principal l'année dernière, après avoir remporté quatre tournois sur terre battue au printemps 2024 sur le circuit secondaire.

Mais, à deux semaines du Grand Chelem parisien, elle s'était rompu le ligament croisé antérieur du genou gauche.

"Cette blessure a été très dure à accepter", se rappelle Loïs Boisson, qui a ensuite connu neuf mois de convalescence.

Un an plus tard, la voilà en quarts à Paris...

"C'est fantastique, surtout quand on revient d'une blessure difficile", commente Pauline Parmentier, dernière Française à atteindre les huitièmes avec une "wild card", en 2014, après une blessure à l'épaule.

"C'est un accomplissement par rapport à tous les mois de rééducation", souligne l'ancienne 40e mondiale, pour qui Boisson a "vraiment le jeu pour s'exprimer sur terre battue".

- Jeu "à la Musetti" -

Discrète en dehors du court et guère expressive entre les points, Boisson laisse parler son tennis: un coup droit lifté surpuissant et une grande capacité de variation, deux armes redoutables sur ocre.

"Quand j'étais jeune, j'ai beaucoup joué sur cette surface. Mon style de jeu va bien avec. C'est là que je me sens le mieux", a-t-elle expliqué.

"Elle a un vrai coup droit de terre battue, un peu comme certains joueurs espagnols, avec une balle qui gicle", observe l'ancien capitaine de Coupe Davis Guy Forget.

"J'adore la voir tourner autour de son revers pour frapper son coup droit et être dominante", complète la Belge Kim Clijsters, ancienne N.1 mondiale.

L'ex N.1 français Jo-Wilfried Tsonga salue sa "grande capacité de couverture du terrain" et les variations dans son jeu, décisives face à Jessica Pegula.

"Loïs, elle joue haut, elle prend la balle tôt, elle prend la balle tard. Elle fait un court croisé, elle chope en revers. Elle a un vrai jeu de terre battue, à la (Lorenzo) Musetti (N.7 mondial)", estime encore Forget.

En cas de défaite en quarts de finale, Loïs Boisson atteindra malgré tout son meilleur classement, autour de la 120e place mondiale.

Et si elle venait à terrasser Andreeva, elle intégrerait même le top 70 selon la WTA. De quoi en faire, à 22 ans, la première Française au classement mondial.

I.Pesaro--IM