

24 Heures du Mans: Cadillac en pole, à l'assaut de Ferrari et Toyota
Avantage Cadillac: la N.12 de l'écurie américaine s'élancera en tête des 24 Heures du Mans samedi devant sa voiture soeur, la N.38, pour défier Ferrari et Toyota, les cadors de la discipline vainqueurs à eux deux des sept dernières éditions.
Cadillac, qui n'a encore jamais gagné au Mans, écrira-t-elle une nouvelle page d'histoire dans la plus prestigieuse des courses d'endurance, pour la 93e édition ?
Si le Britannique Alex Lynn a placé sa Cadillac en pole position devant celle de l'ex-champion de F1 Jenson Button et de Sébastien Bourdais, l'enfant du Mans et chouchou du public, pas question pour ce dernier de s'emballer.
La victoire ? Il n'y pense pas. Le podium ? "Ca serait top" pour le Français.
Très rapides sur un tour, les belles Américaines devront contenir leurs puissants concurrents dans la catégorie reine des Hypercars, parmi lesquels Toyota et Ferrari font figure d'épouvantails.
La légendaire écurie italienne s'avance en favorite logique après avoir remporté les deux dernières éditions sur le Circuit des 24 Heures et les trois premières courses du championnat du monde d'endurance (WEC) cette saison.
Mais, c'est de bonne guerre, la Scuderia préfère la jouer modeste: "Nous ne sommes pas les favoris, mais nous sommes juste parmi les favoris, c'est assez différent", nuance Antonello Coletta, le patron de l'équipe.
- Ferrari en retrait... pour mieux gagner ? -
Jeudi soir pourtant, lors de l'hyperpole qui détermine les premières places sur la grille, les Ferrari ont raté le coche. La mieux placée, la N.50, victorieuse de la dernière édition, ne partira que 7e. Les deux autres s'élanceront au-delà de la 10e place, noyées dans le peloton au risque de devoir jouer des coudes pour s'en extirper.
Et la lutte promet d'être chaude. "Il va y avoir de la bagarre en piste, c'est sûr", prévient le pilote Toyota Brendon Hartley, "il y a 21 voitures (21 hypercars sur 62 partants NDLR), toutes très proches les unes des autres en performance, et nous voulons tous gagner la course..."
L'affrontement a commencé avant même le départ: "Ferrari se moque de nous", a lâché Sébastien Bourdais jeudi soir, accusant l'écurie au Cheval cabré d'avoir caché son jeu jusqu'à présent.
Sébastien Buemi, déjà quatre fois vainqueur au Mans avec Toyota mais battu par Ferrari en 2023 et 2024, constate que le plateau royal rend le pronostic difficile: "J'aurais tendance à dire que nous, on sera là, mais tu n'es pas à l'abri d'une mauvaise surprise. Ferrari a prouvé qu'ils sont forts. BMW et Alpine ont montré qu'ils peuvent vraiment envoyer".
"Porsche, honnêtement, ils sont là tout le temps. J'ai l'impression qu'ils ont peut-être caché leur jeu jusqu'à maintenant", avance encore le Suisse, dont la N.8 partira seulement 10e.
Porsche tentera avec l'un de ses trois prototypes 963 (plus un pour l'équipe privée Proton Competition) de s'imposer dimanche pour la 20e fois dans l'épreuve, un record absolu. La marque allemande, qui n'a plus gagné depuis 2017, mène face à Audi au nombre de victoires en terres sarthoises, 19 à 13.
- Roger Federer au départ -
Alpine a placé une voiture en 9e position, la N.36, celle de Mick Schumacher, Jules Gounon et Frédéric Makowiecki. Sa voiture soeur, la N.35 s'élancera 12e.
Chez Peugeot, les deux 9x8 partiront 17e et 18e.
Au total, 62 voitures sont engagées ce week-end: outre les 21 prototypes de la catégorie reine des hypercars, 17 voitures dans la catégorie inférieure LMP2 et 24 en LMGT3 (pilotées par des amateurs et des professionnels) s'élanceront pour un double tour d'horloge sur le circuit de 13,626 km.
Le départ sera donné par la légende du tennis Roger Federer samedi, à 16H00 (14H00 GMT).
Parmi les pilotes les plus populaires de la semaine, l'ancienne star du MotoGP Valentino Rossi disputera son deuxième "Le Mans" avec, dans son viseur, le podium dans la catégorie LMGT3.
Quant à la météo, toujours déterminante au Mans, il devrait faire moins chaud que ces derniers jours (environ 25 degrés) - et surtout plus sec que l'an dernier, quand la pluie avait conduit à la neutralisation de la course pendant quatre heures consécutives en fin de nuit.
J.Romagnoli--IM