

Mondial de volley: Un an après les JO, les Bleus tombent de haut
L'équipe de France de volley-ball, frustrée et plombée par des contre-performances individuelles, a brutalement pris la porte du Mondial jeudi à Quezon City après une défaite contre l'Argentine (3-2: 26-28, 23-25, 25-21, 25-20,12-15), un an après son doublé olympique.
La claque! Venus aux Philippines conquérir le seul titre manquant au palmarès du volley français, ils en repartent avant la phase éliminatoire, une première en compétition depuis les JO-2016.
Et il faut remonter à 1982 pour trouver trace d'une sortie de route dès la première phase de poules d'un Mondial auquel ils ont participé.
+ Une préparation en question
Si la France a chuté contre la Slovénie (3-1) dès son entrée en lice à la phase finale de la Ligue des nations, fin juillet, la préparation qui a suivi a été jugée excellente à l'unanimité par l'encadrement et les joueurs. Le stage à Cannes en août a été studieux et la dernière ligne droite, à Okinawa (Japon), ponctuée de deux victoire en amical contre le Brésil.
"Cet été, on a bien travaillé, énormément, on était contents de l’exigence mise. Donc il y a énormément de regrets de ne pas avoir retranscrit ça. Pourquoi ? A chaud c’est dur à dire. C’est un été long qui fait mal" a ainsi déclaré Théo Faure.
Le pointu a été le seul champion olympique de Paris, avec Trévor Clévenot, à avoir participé au début de la saison internationale, fin mai. Tous les autres ont bénéficié d'une longue et inédite coupure, d'un à deux mois, afin d'arriver frais mentalement et physiquement aux Philippines. Pari raté.
+ Des cadres chancelants
Earvin Ngapeth, lui, a été au repos forcé pour soigner une tendinopathie au genou droit pendant le mois de juillet, et n'a disputé son premier match qu'à Okinawa. La vedette et boussole des Bleus n'a jamais recouvré l'intégralité de ses moyens physiques et a été remplacé en cours de jeu contre la Finlande (2-3) et les Argentins.
Seul attaquant vraiment au rendez-vous face aux Finlandais, Jean Patry est lui passé à côté du troisième match, lors duquel il a été suppléé avec succès par Théo Faure. Lui aussi a vécu un été compliqué, marqué par plusieurs pépins physiques.
"Le seul joueur qui avait une condition physique différente, c’est Earvin. Chaque joueur n’a pas été à 100% de ses capacités mais l‘équipe a trouvé des solutions" a répondu le sélectionneur Andrea Giani, interrogé sur les méformes et absence successives de ses cadres.
L'Italien, qui a regretté contre la Finlande que ses attaquants n'aient pas "pris leurs responsabilités", a été privé pour ce match bascule, sur blessure, de Nicolas Le Goff, si précieux contre la Corée du Sud en ouverture (3-0) et de nouveau jeudi, et de Clévenot. Le réceptionneur-attaquant avait dû renoncer en raison d'une douleur à un genou après s'être entraîné sans anti-inflammatoires...
"C'est dommage qu'on n'ait pas eu toutes les forces réunies sur ce match-là (Finlande). On aurait peut-être dû le considérer un peu plus, finalement" a commenté Patry au sujet de cette défaite contre la 20e nation mondiale.
+ Un collectif frustré
Un an après avoir survolé le tournoi olympique à partir des demi-finales, habités par une sorte de feu sacré, les Bleus ont traversé le Mondial avec moins de réussite. Les grains de sable successifs, à l'instar des innombrables challenges vidéo gagnés par les Finlandais, ont enrayé la belle mécanique collective, qui n'a jamais pu retrouver son éclat.
"(Face à la Finlande) il y a eu ce truc, cette espèce de boulon un peu mal vissé qui a fait que tout s’est un peu ébranlé derrière, et en cascade" soulignait Yacine Louati avant le revers contre l'Argentine, d'une équipe qui "se connaît tellement" qu'elle est touchée par "le moindre plissement de sourcil" d'un équipier.
"On sentait que dès qu’on ratait une action, on avait l’impression de se crisper, se frustrer un peu" a embrayé Faure après l'élimination. Antoine Brizard, en particulier, a semblé particulièrement agacé et frustré face aux Finlandais et, un degré moindre, face aux Argentins. Il a traversé la zone mixte jeudi sans s'arrêter, les yeux rougis par cette claque inattendue.
F.Laguardia--IM