Ligue des champions: le Real Madrid à Athènes pour éviter une tragédie grecque
Sous pression après trois matches consécutifs sans victoire, l’entraîneur du Real Madrid Xabi Alonso joue peut-être déjà son avenir, mercredi à Athènes face à l’Olympiakos, où un mauvais résultat pourrait précipiter sa chute.
L’ex-milieu de terrain et stratège madrilène connaissait à la fois l’ampleur de sa tâche, et le contexte si particulier qui l'accompagnait, mieux que tous les autres coachs du marché.
Mais le technicien basque, dont les méthodes avaient fait leurs preuves au Bayer Leverkusen, se retrouve déjà dans les cordes, au moment de s'envoler vers Le Pirée, le principal port d'Athènes, pour ce qui aurait dû être une simple formalité sur la route vers les huitièmes de finale face à l'Olympiakos (31e).
Un quatrième match sans victoire pourrait mettre fin à son projet collectif ambitieux, à l'arrêt depuis trois semaines.
C'est la dure loi de la Maison Blanche, où deux défaites peuvent pousser un entraîneur vers la sortie, peu importe sa position au classement, et où les polémiques sont comme les têtes de l'Hydre de Lerne: à chacune coupée, deux autres repoussent.
- "Lâché par ses joueurs" -
La presse espagnole, emballée par les principes de jeu de Xabi Alonso il y a à peine un mois après le Clasico remporté face au Barça (2-1), affirme ainsi que ses jours sur le banc merengue "sont comptés" et qu'une réaction immédiate est attendue pour éviter le fiasco.
"La meilleure version du Real Madrid a disparu après le Clasico. Le manque de connexion entre les joueurs et le staff technique inquiète, tout comme les attitudes observées lors des matches", écrit le quotidien AS, pointant notamment le manque d'implication de certains cadres à Elche dimanche (2-2).
Certaines émissions de radio, très écoutées en Espagne, vont plus loin, en affirmant que l'ex-milieu du Real et du Bayern a été "lâché par ses joueurs", mécontents de la "méritocratie" installée par leur coach et de ses exigences tactiques, notamment au pressing.
Malgré un début de saison très encourageant, Alonso se retrouve ainsi dans la même impasse que son prédécesseur Carlo Ancelotti, dans l'incapacité de gérer une armada de stars aux égos démesurés, peut-être mal habitués à la méthode douce et le rapport père-fils qu'ils avaient avec le tacticien italien.
C'est particulièrement le cas des Brésiliens Vinicius Junior, en froid avec son coach depuis sa crise de nerfs lors du Clasico et sur le banc dimanche, et Rodrygo, qui n'a plus marqué depuis plus de huit mois.
"La gestion du vestiaire est aussi importante que l'idée de jeu, le travail tactique et physique", a concédé Xabi Alonso en conférence de presse. "Gérer les différentes personnalités et faire en sorte que les joueurs se sentent le mieux possible est un processus sinueux, et il faut négocier les virages au mieux".
La légende merengue Iker Casillas, interrogée lundi lors d'un gala organisé par Marca, a pris la défense de son ex-coéquipier et appelé à la mesure:
"Je ne comprends pas cette manière de critiquer constamment l'équipe et Xabi. Le Real Madrid est premier en Liga. Imaginez ce que ce serait si nous étions quatrième ou cinquième!", a estimé l'ex-gardien espagnol.
"En Ligue des champions nous sommes parmi les huit premiers, les choses se déroulent bien. Je connais l'exigence du Real, mais c'est un processus, les devoirs se font maintenant et les notes se donnent en juin", a-t-il ajouté. Pas sûr que les dirigeants madrilènes patientent jusque-là.
V.Barbieri--IM