

Rapts liés aux cryptomonnaies: 25 suspects mis en examen à Paris, dont 6 mineurs
Vingt-cinq suspects, dont six mineurs, ont été mis en examen à Paris vendredi, pour des tentatives et projets d'enlèvements dans le milieu des cryptomonnaies, a indiqué samedi le parquet, sollicité par l'AFP.
"Dix-huit personnes ont été placées en détention provisoire, trois ont sollicité un débat différé, quatre ont été placées sous contrôle judiciaire", a précisé le ministère public, ajoutant qu'elles étaient âgées de 16 à 23 ans.
L'information judiciaire est ouverte "pour tentative d'enlèvement en bande organisée les 12 et 13 mai 2025", et association de malfaiteurs jusqu'au 26 mai 2025", selon le parquet.
Elle a été ouverte après la tentative d'enlèvement de la fille et du petit-fils du PDG de la société spécialisée Paymium, le 13 mai, en pleine rue à Paris.
Mais elle s'est élargie au fil des investigations: les enquêteurs "ont découvert qu'un précédent passage à l'acte avait été tenté la veille, et interrompu en raison de problèmes matériels, et qu'une équipe se constituait dans le projet de commettre un autre fait similaire", a précisé samedi le parquet.
Ce projet, pour lequel deux commandos avec deux camionnettes avaient été prévus d'après des sources proches du dossier, a été déjoué in extremis par les forces de l'ordre près de Nantes, le 26 mai.
Les personnes mises en cause "sont pour la plupart nées en région parisienne, l'une à Châtellerault, l'une au Sénégal, l'une en Angola, l'une en Russie, entre janvier 2002 et mai 2009", a détaillé le parquet.
Ce dossier se caractérise par des "profils très jeunes, hameçonnés par de l'argent puis pris dans une dynamique qui les dépasse", avait observé Me Ambroise Vienet-Legué, qui défend un suspect du volet nantais, âgé de 18 ans et écroué.
Julien Fresnault, l'avocat d'un adolescent de 16 ans accusé d'être impliqué dans la tentative avortée du 12 mai, a jugé "rassurante" la décision de placer sous contrôle judiciaire son jeune client. Malgré un "dossier à fort écho médiatique", des magistrats font "la part des choses et tiennent encore compte de la minorité des mis en examen", a-t-il déclaré.
L'information judiciaire se poursuit, pour "explorer les liens existant entre chacun des protagonistes" et "identifier l'ensemble des personnes impliquées", a souligné le parquet.
Selon plusieurs sources proches du dossier, les personnes mises en examen ont des profils d'"exécutants", souvent très jeunes, et de "logisticiens", mais pas de commanditaires.
Depuis janvier, une série d'enlèvements, de tentatives ou de projets de rapts ont eu lieu en France dans le secteur de la cryptomonnaie, incitant les forces de l'ordre à redoubler de vigilance.
I.Pesaro--IM