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Présidentielle au Chili: la communiste Jara et l'ultraconservateur Kast en tête selon les premiers résultats
Présidentielle au Chili: la communiste Jara et l'ultraconservateur Kast en tête selon les premiers résultats / Photo: Rodrigo ARANGUA, Guillermo SALGADO - AFP/Archives

Présidentielle au Chili: la communiste Jara et l'ultraconservateur Kast en tête selon les premiers résultats

La communiste modérée Jeannette Jara devrait affronter au Chili le candidat d'extrême droite José Antonio Kast, selon de premiers résultats publiés dimanche, au second tour d'une présidentielle dominée par les inquiétudes liées à la criminalité et à la migration irrégulière.

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La candidate de la coalition de centre gauche au pouvoir recueille 26,58% des suffrages, contre 24,32% pour son adversaire ultraconservateur, selon des résultats officiels portant sur près de 53% des bulletins dépouillés.

Sauf retournement de dernière minute, les deux candidats devraient se retrouver au second tour le 14 décembre.

Cependant, les sondages indiquent que Jeannette Jara serait battue par un candidat de droite ou d'extrême droite, du fait du report des voix.

Ces résultats "sont une très mauvaise nouvelle pour Jeannette Jara", commente pour l'AFP Rodrigo Arellano, analyste à l'Université du Développement du Chili.

"Toutes les projections de son équipe tablaient sur plus de 30%", explique-t-il, soulignant en outre que "l'ensemble des candidats de l'opposition la devancent de près du double".

Pour la première fois depuis la fin de la dictature d'Augusto Pinochet en 1990, la droite radicale pourrait ainsi revenir au pouvoir. "Nous allons reconstruire" le pays, a lancé José Antonio Kast à l'issue du premier tour.

L'extrême droite était aussi représentée par Johannes Kaiser, député libertarien en forte progression dans les sondages ces dernières semaines, souvent présenté comme la version chilienne du président argentin Javier Milei. Il recueillait 13,92% des suffrages.

Bien que le pays, riche en cuivre et en lithium, demeure l'un des plus sûrs du continent, la criminalité y a sensiblement augmenté. Le taux d'homicides a augmenté de 2,5 à 6, en 2004, pour 100.000 habitants en une décennie et 868 enlèvements ont été recensés l'an dernier, en hausse de 76% par rapport à 2021, selon les autorités.

- "De la poigne" -

Cette violence inédite a éclipsé les aspirations de changement qui avaient porté au pouvoir en 2022 le président de gauche Gabriel Boric et sa promesse, finalement avortée, d'une nouvelle Constitution pour remplacer celle héritée de Pinochet.

L'inquiétude de la population tient notamment à l'arrivée de formes de criminalité organisée "jusque-là inconnues dans le pays, comme les assassinats commandités", note Gonzalo Müller, directeur du Centre d'études politiques du Chili.

"Il manque de la poigne au Chili, on est trop laxistes (...) Il faut fermer la frontière et renvoyer tous les sans-papiers", a déclaré à l'AFP Raul Lueiza, un ouvrier du bâtiment de 64 ans, après avoir voté dans un quartier populaire de Santiago.

La campagne a été dominée par les discours sécuritaires, auxquels Jeannette Jara elle-même s'est ralliée, sans vraiment convaincre.

Membre du Parti communiste depuis l'adolescence, l'ancienne ministre du Travail de 51 ans assure n'avoir "aucun complexe en matière de sécurité", défendant notamment un contrôle migratoire renforcé.

"Exacerber la peur ne suffit pas pour gouverner un pays", a-t-elle cependant déclaré après avoir voté à Santiago.

José Antonio Kast, 59 ans, fils d'un ancien soldat allemand qui a servi pendant la Seconde Guerre mondiale puis a émigré au Chili, brigue la présidence pour la troisième fois.

Son discours cible les 337.000 étrangers en situation irrégulière, en majorité des Vénézuéliens, dans un contexte d'inquiétude face à l'arrivée de groupes criminels étrangers. Une majorité de Chiliens associe la montée de la criminalité à l'immigration irrégulière.

"Nous avons besoin d'unité pour affronter les problèmes (...) liés à la sécurité", a déclaré le dirigeant du Parti républicain, père de neuf enfants, en votant dans la capitale.

Il promet des expulsions massives, la construction d'un mur à la frontière, le renforcement de l'armement de la police et le déploiement de l'armée dans les zones critiques.

Plus de 15,6 millions d'électeurs étaient appelés à départager huit candidats, ainsi qu'à renouveler la Chambre des députés et la moitié du Sénat.

F.Lecce--IM